1. |
Santa
04:14
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Je fixe le vide bleu des murs qui m’entourent
Une drôle de grille me permet de compter mes jours
Mes yeux sautent d’une case à l’autre sans se caser
Mais les grains restent pris en haut du sablier
Un homme en uniforme m’a traînée ici
Sans prévenir, sans me demander mon avis
Mon sac noir; seule preuve à l’appui
Pour montrer que j’ai déjà été saine d’esprit
J’veux sentir le vent sous ma jaquette
Le sol trembler sous ma marchette
Et m’enfuir d’ici
Laissez-moi encore entendre le rire
De mon cœur même s’il veut ralentir
Laissez-moi rire
Laissez-moi vivre
Pas d’enfants et un mari qui est mort depuis longtemps
J’me dis que j’suis chanceuse d’avoir encore mes dents
J’peux faire un beau sourire à tous les médecins
Pour pas qu’ils se doutent de la force que j’ai encore dans mes mains
J’veux sentir le vent sous ma jaquette
Le sol trembler sous ma marchette
Et m’enfuir d’ici
Laissez-moi encore entendre le rire
De mon cœur même s’il veut ralentir
Laissez-moi rire
Laissez-moi vivre
J’veux sentir le vent sous ma jaquette
Le sol trembler sous ma marchette
Et m’enfuir d’ici
Laissez-moi encore entendre le rire
De mon cœur même s’il veut ralentir
Laissez-moi rire
Laissez-moi mourir
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2. |
Nos saisons
03:28
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Je veux voler au vent
J’ai parlé au temps
Et je pars avec le printemps
Je ne suis plus une enfant
Regardez je bourgeonne
Ma voix au téléphone
Vous répète que je ne suis plus la même personne
Depuis déjà cinq automnes
Vous êtes à l’âge de raison
Je ne reviendrai plus à la maison
C’est la fonte de nos saisons
C’est l’heure de ma floraison
Ma facture est payée
Plus de comptes à donner
Vous ne pouvez plus m’endetter
Vos services ont été appréciés
Il faudra vous y faire
Enlevez vos œillères
Je n’entends plus vos prières
Je ne reviendrai plus cet hiver
Vous êtes à l’âge de raison
Je ne reviendrai plus à la maison
C’est la fonte de nos saisons
C’est l’heure de ma floraison
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3. |
Mes voisins
04:00
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Le soleil tombe dans ma ruelle
J’le regarde fondre du haut de mon balcon
En bas, les rayons ouvrent leurs ailes
Et moi j’parle à mon crayon
Je monte la garde un verre à la main
Si j’vois mes voisins, j’aurai pas peur de montrer mes poings
S’ils viennent encore me dire que j’ai les talons trop lourds
Mais ils viendraient cogner même s’ils étaient sourds
C’est déjà assez de partager un mur
Mais devoir partager le silence c’est pas dans ma nature
Le bonhomme d’à côté frappe à ma porte
J’dois arrêter de jouer à la marmotte
Même si j’vois mon ombre, y est trop tard pour me sauver
Je dois montrer le bout de mon nez
C’est déjà assez de partager un mur
Mais devoir partager le silence c’est pas dans ma nature
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4. |
Cache cache
02:48
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Je fais des allers-retours
Entre la vie et l’enfance
Je vais chez mes parents
Je prends des vacances
J’y reste pendant des mois
Pas besoin d’un emploi
Quand y’a le chèque du gouvernement qui se dépose sous mon toit
J’arrête pas de jouer à cache cache
Ce serait le temps de déterrer la hache
Creuser plus loin, essayer de trouver
Pourquoi je fais rien pour m’aider
Les aiguilles font leur tour
C’est comme ça jour après jour après jour après jour
J’ai l’impression de tourner en rond
Si tu leur dis que ça va mal
Ils feront demi tour
Je leur dirai que c’est normal
Que c’est l’âge: ils comprendront
Ça fait quinze ans que j’ai dix ans
Au moins j’ai toutes mes dents
Elles se serrent quand je pense au temps que je perds à me convaincre que je suis bien là-dedans
J’arrête pas de jouer à cache cache
Ce serait le temps de déterrer la hache
Creuser plus loin, essayer de trouver
Pourquoi je fais rien pour m’aider
Les aiguilles font leur tour
C’est comme ça jour après jour après jour après jour
J’ai l’impression de tourner en rond
Si tu leur dis que ça va mal
Ils feront demi tour
Je leur dirai que c’est normal
Que c’est l’âge, ils comprendront
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5. |
Mon décor
04:19
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Les monstres sous mon lit
Ont toujours eu peur de ma folie
J’m’imagine des amis
Et même eux se terrent sous le tapis
J’parle à mes soldats de bois
Ils désertent au son de ma voix
Je fais les yeux doux
Au beau grand méchant loup
Si je lui tends la joue
Il visera mon cou
Non je n’ai pas peur
Il pourra étouffer mes pleurs
Maman, je suis différent
Pour un enfant j’ai mal trop souvent
Je pleure trop fort
Mes larmes font partie du décor
Dans ma tête ya un bruit
Qui me tient compagnie
Mon soleil est gris
J’ai besoin d’un ami
Pour me montrer les images
Qu’on est supposé voir dans les nuages
Maman, c’est frustrant
D’être le seul à savoir comment je me sens
Je pleure trop fort
Mes larmes font partie du décor
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6. |
Dilaudid
04:00
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Mon corps c’t’un moteur qui roule sur la peur
J‘montre mes poings quand mon cœur manque de frein
Ma tête aurait besoin d’un changement d’huile
J’ai les souvenirs rouillés et je perds le fil
Hier, ça d’l’air que ma machine a stallé
Que j’étais un peu moins solide sur mes pieds
Les docteurs me disent que j’suis confus
Que mon moteur, bin y’en a perdu
Donnez-moi du Dilaudid
Donnez-moi des pills
Laissez-moi tranquille
Y’a rien qui pourra vider mes piles
Aujourd’hui mes jambes sont plus au poste
J’leur ai dit de bouger mais elles ripostent
Ma fourchette tremble dans mes mains
Elle sait pu comment se rendre, elle s’est perdue en chemin
Donnez-moi du Dilaudid
Donnez-moi des pills
Laissez-moi tranquille
Y’a rien qui pourra vider mes piles
Une fille est venue me rendre visite
C’est drôle à quel point elle ressemblait à ma petite, à ma petite
Ses yeux bleus me rappelaient le paysage
Terré dans les creux de mon visage
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Maude Cyr-Deschênes Montreal, Québec
Maude Cyr-Deschênes est une artiste qui s’amuse avec les mots afin de créer des paroles simples qui évoquent des images colorées et uniques. De sa voix presque cristalline, elle nous offre une musique remplie de délicatesse et de douceur. L'alliage de ses textes et de ses mélodies crée un mélange de sincérité propre au folk et au country que vient souligner la richesse de ses influences jazz. ... more
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